Comment le cheval utilise son énergie pendant l’effort?
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Hello Cher(-ère)s Cavalier(-ère)s,
Peu importe sa discipline, nous cherchons tous à améliorer la condition physique de notre cheval.
Mais pour améliorer la condition physique, ici, je vous propose un peu de théorie : on fait toujours mieux quand on a compris ce qu’il se passe !
Pour le cheval, il lui est impossible de s’améliorer en capacité pulmonaire. Les entraînements permettent d’améliorer le système cardio-vasculaire.
En gros : faire le même effort avec le rythme cardiaque le plus bas possible en aisance respiratoire.
Un effort physique, c’est quoi ?
Du point de vue du sportif, un effort physique, c’est de la transpiration et de la contraction musculaire. Eventuellement des crampes après coup.
D’un point de vue métabolique, un effort physique est la conversion de l’énergie chimique en énergie mécanique, grâce à nos muscles. La performance repose donc sur la capacité de l’organisme à gérer cette transformation.
Comment le cheval transforme t-il cette énergie?
Pour illustrer, prenons l’exemple d’un trotting, que nous avons tous connu.
Imaginez donc vous, à cheval ; vous venez de quitter les écuries et vous marchez au pas, pour vous rendre sur vos chemins de balade préférés.
Qu’est ce qui se passe dans votre cheval ?
Je vous mets ici un graphique à la fois « connu » et « méconnu » : la représentation graphique des filières du métabolisme énergétique = l’énergie demandée suivant le temps.
C’est pour la vue d’ensemble. On détaillera chaque étape ci-dessous.
Zone orange : Etape 1 : Voies anaérobies alactiques.
Vous étiez tranquille au pas, et ça y est, ayant atteint les 1ers chemins, vous démarrez votre trotting. L’organisme de votre cheval doit lui aussi démarrer.
On se trouve dans la 1ère partie du graphique : la zone orange.
On dit que le cheval est en anaérobie car il ne nécessite pas d’apport en oxygène. Le démarrage peut se faire en apnée (j’exagère, mais c’est l’idée !)
1/ Votre cheval a besoin de beaucoup d’énergie pour démarrer.
2/ Il pallie ce démarrage en piochant directement dans ses réserves. Mais elles ne sont pas éternelles (moins d’1 minutes) il doit donc commencer à mettre en place la fabrication de l’énergie. Il n’y a pas de production de déchets (pour vous illustrer l’idée, imaginez que cette énergie est directement consommable : pas d’emballage à jeter ! ^^).
Zone bleue : Etape 2 : Voies anaérobies lactiques.
Le trotting continue. Vous êtes toujours au trot.
L’organisme doit vite produire de l’énergie pour maintenir l’effort, alors il fait « au plus vite ». Il faut réagir rapidement et il déballe des « barres de céréales » à tout va : le carburant de l’effort est synthétisé très vite, toujours sans oxygène. Mais il y a production d’un déchet : l‘acide lactique, le fameux responsable des crampes et courbatures.
On est dans la zone ascendante de la zone bleue, à ce stade :
Quelques minutes de trot plus tard, la demande en énergie pour maintenir l’effort commence à diminuer (« la machine se lance »). Les rythmes cardiaque et respiratoire montent très vite, mais diminueront, une fois « la machine lancée » et la production aérobie prête à prendre le relais.
La courbe de la zone bleue diminue, et va bientôt rencontrer celle de la zone verte.
Zone 3 : Etape 3 : L’aérobie.
Le trotting continue toujours. Cela fait maintenant plusieurs minutes que vous trottez.
Ce fonctionnement démarre véritablement après 2 minutes d’effort. Au bout de 20 min, l’organisme a mis en place le système de fabrication de son carburant. C’est le « second souffle » dont peuvent vous parler les coureurs.
L’organisme « trouve son rythme de croisière » : les muscles vont piocher ce dont ils ont besoin dans les réserves et utilisent de l’oxygène pour les transformer. C’est le moment où ça y est : votre cheval est lancé. Son trot est régulier, son souffle aussi.
Le besoin d’énergie pour maintenir l’effort est plus bas (ça y est, on est lancé!) et la production de carburant se fait de manière stable et continue.
L’organisme a le temps de produire son énergie. En terme de capacité respiratoire, le cheval respire en dessous de son VO2 max (Volume Oxygène maximal) : l’effort peut durer.
Suivant votre exercice, votre cheval peut ensuite passer par les phases suivantes :
Etape 4 : corser la difficulté.
Envie de pimenter le trotting ? Voilà un superbe chemin herbeux !
L’envie d’une petite longueur au grand galop, dans les champs vous tend les bras.
En changeant d’allure, et de vitesse, le cheval repart dans la voie dite « anaérobie lactique » : l’effort consomme plus d’énergie que la production « de croisière » prévue : il faut re-synthétiser de l’énergie « en urgence ». On revient dans la zone bleue.
NB : si jamais vous faites durer le galop, l’organisme finira par retomber dans la zone verte. Car ce fonctionnement se fait pour n’importe quelle allure.
Etape 5 : la récupération.
La longueur au galop finie, c’est le retour au petit trot, ou au pas.
C’est le retour aux conditions physiologiques de repos : il faut restaurer les réserves et éliminer les déchets (notamment l‘acide lactique dans le sang). Plus le cheval récupère vite, et plus il va être apte à refaire une nouvelle performance.
On note 2 types de récupération : la passive (à l’arrêt) et l’active (le cheval est en mouvement : pas engagé ou trot)
On retient :
=> La fabrication de l’énergie varie selon l’intensité et la durée de l’effort:
En anaérobie : « Sans suffisamment d’oxygène », l’effort intense est soutenu brièvement.
En aérobie : « Avec suffisamment d’oxygène », l’effort modéré dure plus longtemps.
=> Alterner les périodes aérobie et anaérobie est très bénéfique pour l’organisme :
il apprend à tenir l’effort longtemps (endurance), ou alors à synthétiser de l’énergie ultra rapidement (explosivité), et à transformer/éliminer les déchets (pas de courbatures)
Selon la discipline que vous pratiquez, votre entraînement ne sera pas axé sur les mêmes objectifs. Dans un cas vous chercherez à améliorer la capacité de votre cheval à produire un effort court et intense (cheval d’obstacle par exemple) dans l’autre vous chercherez à produire un effort de faible à moyenne intensité pendant longtemps.
Angélique